Les Arvernes

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Les Arvernes est un groupe français de hauts fonctionnaires, d'enseignants, d’essayistes et d’entrepreneurs créé en 2012, qui intervient régulièrement dans le débat public à travers des tribunes publiées dans la presse.

Composé de personnalités préférant rester anonymes, ce groupe se veut l'équivalent de droite des Gracques, qui s'étaient lancés lors de la campagne présidentielle de 2007 en signant un appel en faveur d'une alliance PS-UDF.

Les Arvernes « souhaitent agir contre le déni de réalité dans lequel s'enferment trop souvent les élites françaises ». En 2015, ils se disaient « déterminés à refonder les idées de la droite française »[réf. nécessaire].

Historique[modifier | modifier le code]

Les Arvernes est un groupe de « hauts fonctionnaires, de professeurs, d’essayistes et d’entrepreneurs » préférant rester anonymes[1]. Il se veut un pendant de droite des Gracques, un groupe de réflexion créé en 2007, composé notamment de hauts fonctionnaires, qui se donne pour objectif de moderniser la gauche française autour de valeurs d'inspiration à la fois sociales et libérales[1]. Le Monde publie en la première tribune des Arvernes, qui critique la stratégie de François Hollande sur l'Europe[1]. Depuis 2012, il contribue régulièrement au débat public à travers les sites lemonde.fr, lesechos.fr et atlantico.fr. Ils publient également des tribunes dans le quotidien l'Opinion[réf. nécessaire].

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Denier arverne.

Les Arvernes tirent leur nom de la tribu gauloise des Arvernes, connue pour avoir résisté à l'invasion romaine de la Gaule. Le « roman national » français de la IIIe République a conféré aux Arvernes une place particulière, à travers notamment la figure de Vercingétorix, héros de la résistance gauloise aux Romains et symbole de bravoure et de vaillance. La référence aux Arvernes est, pour le collectif d'auteurs, un rappel des valeurs de solidité, d'enracinement et de résistance.

En 2017, Les Arvernes déclarent en réponse à la question « pourquoi Les Arvernes[2] ? » : « Il s’agit d’un clin d’œil aux Gracques. Les Gracques, puissants et institués, sont romains. Les Arvernes, qui ne disposaient pas initialement des relais de personnalités de réseaux telles que Jean-Pierre Jouyet, se sont constitués de manière plus modeste, sans aide, ni moyens. Mais, à l’instar de ceux qui ont combattu à Gergovie, nous sommes déterminés à refonder les idées de la droite française ».

Une confusion fréquente existe avec une organisation opérationnelle gaulliste sociale nommée « Les Arvernes » et médiatisée antérieurement, en 2008[3],[4],[5],[6],[7],[8], un « groupe d'influence[9] » qui intervient comme « défenseur des intérêts stratégiques de la sécurité nationale[9] » et qui regroupe d'anciens haut gradés de l'aéronavale, des hauts fonctionnaires, des magistrats[9] appartenant au courant des « gaullistes sociaux »[10]. Selon la Lettre A, le mode opératoire est directement inspiré de celui des anciens corsaires du Roi [11]. Se présentant comme une organisation privée défendant les intérêts français et opérant en conformité avec les autorités gouvernementales, les Arvernes lancent de violentes opérations d'influence et de déstabilisation sans respecter aucune des règles de bienséance qui ont cours dans l'establishment[3], prenant entre autres exemple sur les méthodes développées par l'ex-Marine Guy Wyser-Pratte, investisseur franco-américain "activiste" qui a attaqué des groupes tels qu'André, Taittinger, Ingenico, Maurel & Prom, Valeo, TUI[3].

Valeurs et prises de position[modifier | modifier le code]

Les Arvernes est un collectif de contributeurs au débat public clairement positionnés à droite de l'échiquier politique français.

En 2017, ils déclarent dans une interview à L'Opinion[2] : « Nous sommes économiquement modernes (en faveur d’une baisse drastique de la dépense publique) ; sur le plan du vivre ensemble, nous sommes sereinement conservateurs (immigration réduite et contrôlée, sécurité des Français mieux garantie, respect de la loi mieux défendu) ; enfin, nous restons des Européens de raison (la France doit mesurer et assumer son intérêt à la construction communautaire). Nous sommes, en résumé, l’équivalent de la CDU-CSU pour la France, l’une des différences essentielles avec l’Allemagne étant l’importance de la République dans nos valeurs et notre réflexion ».

2012[modifier | modifier le code]

Sa première prise de position a été publiée le sur le site du monde.fr sous le titre « À la France de donner l'impulsion politique[12] ». Dans ce texte, le collectif dénonce la responsabilité des élites françaises dans le délitement de l'Europe et appelle la France à reprendre le leadership européen. L'article plaide pour une Europe intergouvernementale et resserrée, et pour une France modernisée. En conclusion, les auteurs indiquent « pour nous, patriotes français et européens, la voie est claire : une France forte, capable de relancer la dynamique d'une Europe resserrée ».

Le même jour, Les Arvernes publient leur « profession de foi » sur le site atlantico.fr dans un article intitulé « Nous accusons[13] ! ». Le texte dénonce une « étrange défaite », une « trahison des clercs » et « la sortie de la France de l'histoire ». Le collectif y affirme son attachement à la République, appelle au redressement de l'économie française et à l'ouverture du pays au monde. L'article se termine par un appel au « réveil d'une droite exsangue » et par l'engagement des Arvernes d'opposer « la réalité des faits et la nécessité de l'action aux dérobades et aux voies sans issues ».

En , Les Arvernes publient sur lemonde.fr un appel aux pigeons à faire de la politique[14], en soutien à la fronde des entrepreneurs à l'encontre des mesures fiscales du gouvernement de F. Hollande.

En , ils défendent publiquement l'exploitation des gaz de schiste en France[15].

En 2012, Les Arvernes sont intervenus, sur le site atlantico.fr en faveur d'une forte baisse des charges dans l'industrie[16], sur la politique africaine de F. Hollande[17], sur les difficultés rencontrées par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault[18], la politique des petits coups du Président Hollande[19] et sur l'insoutenable légèreté de la politique économique du gouvernement socialiste[20].

En , ils appellent à un débat ouvert sur la question du mariage pour tous[21].

2013[modifier | modifier le code]

En , dans le contexte de l'affaire Cahuzac, le Collectif publie un code éthique[22] de la vie politique et des responsables publics en France[23] en lien avec la Fondapol. Dans cette prise de position, Les Arvernes soulignent que « l'exigence de publicité peut contredire l'exigence de contrôle »[réf. nécessaire]. Ils appellent notamment à la généralisation de l'accès aux informations publiques (big data) dans la lutte contre le mauvais usage de l'argent public.

En , ils prennent position à la suite de l'affaire Leonarda sur la politique d'asile[24]. Dans le texte, Les Arvernes défendent l'accélération des délais de traitement, et l'obligation, pour les demandeurs d'asile, de séjourner dans une zone d'accueil.

En , Les Arvernes prennent position sur la réforme fiscale[25] proposée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Sur le site atlantico.fr, Les Arvernes prennent également position sur la politique de la ruralité du gouvernement de F. Hollande[26], la crise malienne[27], le régime des intermittents du spectacle[28], l'extrême gauche[29].

2014[modifier | modifier le code]

En , Les Arvernes publient, avec le soutien de quatre dirigeants de grandes entreprises françaises (Henri de Castries, Pierre-André de Chalendar, Paul Hermelin et Jean-Dominique Senard) un appel à la présence plus massive d'élus issus de l'entreprise[30].

En , Les Arvernes prennent position sur le dossier de la reprise partielle d'Alstom par General Electric[31]. Ils dénoncent « une incapacité chronique des décideurs – publics et privés – à regarder audacieusement vers l’avenir et à tirer toutes les conséquences de la révolution numérique, tant en termes de sources potentielles de croissance – et donc d’emplois – que de souveraineté numérique »[réf. nécessaire].

En , à la suite de la condamnation de la banque française BNP Paribas à payer une amende record par la justice américaine, le collectif dénonce le « dédain des élites françaises pour les questions juridiques »[32].

En , ils prennent position pour préparer la droite aux futures échéances électorales[33].

En novembre, ils prennent position dans le débat sur la politique énergétique[34] et soulignent le passage de la dette publique à 2 000 milliards d'euros, « échec d'un pays, échec d'une génération »[35].

2015[modifier | modifier le code]

En , Les Arvernes jugent la loi Macron comme un cache misère[36] et soulignent que « le budget de la défense reste insuffisant face aux nouvelles menaces »[37].

En , à la suite de l'attaque manquée du Thalys, ils publient une tribune Gagner la guerre contre le terrorisme[38].

En , Les Arvernes publient une tribune très critique à l'encontre du projet de budget pour 2016, jugé immobiliste par rapport aux enjeux du moment[39].

En , ils appellent à « renouveler la droite pour éviter la prochaine catastrophe électorale »[40]. Ils souhaitent également une « contrepartie fiscale aux efforts des Français »[41] et appellent à « s'attaquer enfin au mille-feuille territorial »[42]

2016[modifier | modifier le code]

En , à la suite d'un conseil national des Républicains, ils dénoncent le manque de débat de fond à droite entre les prétendants à l'élection présidentielle[43]. Ils dénoncent aussi la « surprotection sociale des aînés »[44].

En , dans le contexte des manifestations contre la loi Travail, Les Arvernes critiquent le manque de fermeté de la droite française[45].

Les Arvernes appellent en à une refondation de la politique migratoire française[46].

En octobre, ils dénoncent les « impostures de la politique de défense française »[47].

En , à la suite de la primaire de la droite et du centre, Les Arvernes tirent les leçons du scrutin[48] et publient un texte très critique à l'encontre du principal perdant du scrutin Alain Juppé[49].

En , ils font écho aux mises en garde des militaires sur l'état de l'outil de défense en France[50].

2017[modifier | modifier le code]

Les Arvernes publient plusieurs tribunes durant la campagne présidentielle favorables à François Fillon[51] et hostiles à son principal concurrent Emmanuel Macron[52],[53],[54],[55],[56]. Ils défendent notamment fortement les orientations économiques du candidat de la droite[57].

Lors du second tour de l'élection présidentielle, ils ne soutiennent aucun des deux candidats[58].

En , le collectif publie une tribune sur les DOM à l'occasion de la crise en Guyane[59].

En , Les Arvernes publient dans le magazine Causeur une tribune intitulée Pourquoi nous ne sommes pas macroniens[60].

2018[modifier | modifier le code]

Membres[modifier | modifier le code]

Les membres des Arvernes sont anonymes. Le maintien des contributeurs sous le couvert de l'anonymat suscite des critiques récurrentes de la part des internautes qui réagissent à leurs tribunes.

En , ils déclaraient pour se justifier dans une interview[61] à atlantico.fr : « Nous sommes quelques dizaines de hauts fonctionnaires, chefs d’entreprises, universitaires. Nous nous étendons. En ce qui concerne l’anonymat, nous comprenons la critique. C’est cependant une nécessité. Contrairement aux Gracques que vous mentionnez, dont Emmanuel Macron est un des représentants, nous ne sommes pas le cartel qui tient la France depuis 30 ans. Nous sommes leur exact opposé. Nous ne bénéficions pas de la puissance de l’État et des grands corps (Jean Pierre Jouyet est l’un des chefs des Gracques). Du soutien des grands intérêts financiers (dont la banque Rothschild, puisqu’au moins un de ses associés gérants est l’un aussi à la tête des Gracques). »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Contre-attaque : les Arvernes se lancent pour être les Gracques de la droite », sur Atlantico, (consulté le ).
  2. a et b « Les Arvernes, Gaulois de droite », sur lopinion.fr,
  3. a b et c [1]
  4. [2]
  5. [3]
  6. [4]
  7. [5]
  8. [6]
  9. a b et c « Qui en veut à Thierry Breton ? », sur Le Parisien,
  10. F. Charpier 2012
  11. « Les Arvernes, nouveaux corsaires - 14/03/2008 - La Lettre A », La Lettre A,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « A la France de donner l'impulsion politique », sur lemonde.fr,
  13. « Nous accusons ! Comment peut-on laisser la France perdre sa vocation européenne ? », sur atlantico.fr,
  14. « Les pigeons doivent faire de la politique », sur lemonde.fr,
  15. « Gaz de schiste : « ayons enfin le courage du bon sens ! » », sur lemonde.fr,
  16. « Portrait-robot de ce que devrait être aujourd'hui la politique industrielle de la France », sur atlantico.fr,
  17. « François Hollande dans les pas africains de Foccart et Mitterrand », sur atlantico.fr,
  18. « Le dernier Premier ministre ? », sur atlantico.fr,
  19. « François Hollande ou la politique des petits coups », sur atlantico.fr,
  20. « L’insoutenable légèreté de la politique économique socialiste », sur atlantico.fr,
  21. « Mariage homosexuel : pourquoi un débat est nécessaire », sur atlantico.fr,
  22. « Code éthique de la vie politique et des responsables publics en France », sur fondapol.org,
  23. « Une initiative citoyenne pour changer nos mœurs politiques », sur lemonde.fr,
  24. « Léonarda, ou les limites de la politique française du droit d'asile », sur lemonde.fr,
  25. « Oui à une réforme fiscale qui ne soit pas une réforme de l'Etat », sur lemonde.fr,
  26. « François Hollande assassin de la ruralité », sur atlantico.fr,
  27. « Mali : la fin des illusions ? », sur 2 mars 2013
  28. « Le régime des intermittents : une survivance injuste », sur atlantico.fr,
  29. « Pourquoi la gauche a raison de refuser l'amalgame extrême droite - extrême gauche (mais pas dans le sens où elle le croit) », sur atlantico.fr,
  30. « Il faut plus d'élus issus de l'entreprise », sur lemonde.fr,
  31. « Alstom : l’occasion manquée », sur lemonde.fr,
  32. « Droit et fiscalité, armes du commerce international », sur lemonde.fr,
  33. « Quelle formule pour ramener au pouvoir la droite et le centre-droit ? », sur lopinion.fr,
  34. « Quelle politique de l'énergie pour la France ? », sur lesechos.fr,
  35. « 2 000 milliards de dette : échec d’un pays, échec d’une génération », sur lesechos.fr,
  36. « La loi Macron: un cache misère », sur lopinion.fr,
  37. « Le budget de la défense reste insuffisant face aux nouvelles menaces », sur lesechos.fr,
  38. « Gagner la guerre contre le terrorisme », sur lopinion.fr,
  39. « Projet de loi de finances 2016 : revenir aux fondamentaux et se conformer au temps », sur atlantico.fr,
  40. « Renouveler la droite, ses élus et ses idées, pour éviter la prochaine catastrophe électorale », sur lopinion.fr,
  41. « Pour une contrepartie fiscale aux efforts des Français », sur lopinion.fr,
  42. « S'attaquer enfin - et vraiment - au « mille-feuille » territorial », sur lesechos.fr,
  43. « Clarifier la ligne politique des Républicains : qu’est-ce qu’être de droite ? », sur lopinion.fr,
  44. « Évolution des dépenses de protection sociale : pitié pour les jeunes! », sur lopinion.fr,
  45. « Les Arvernes : quand la gauche coule le pays, que fait la droite ? », sur lopinion.fr,
  46. « Les Arvernes : comment refonder notre politique migratoire », sur lopinion.fr,
  47. « Les impostures de la politique française de défense », sur lesechos.fr,
  48. « Les Arvernes : les trois leçons de la primaire de la droite et du centre », sur lopinion.fr,
  49. « Le naufrage d'Alain Juppé, par les Arvernes », sur atlantico.fr,
  50. « Budget: il faut prendre le chef d’état-major des armées au sérieux! », sur lopinion.fr,
  51. « Quelques réflexions sur les accusations dont fait l’objet François Fillon », sur atlantico.fr,
  52. « Emmanuel Macron vu par les Arvernes : Hollande 2.0 », sur atlantico.fr,
  53. « Voter pour Emmanuel Macron, c’est porter Jacques Attali au pouvoir. Gare à la réaction des naïfs du centre et de droite quand ils comprendront qu’ils ont été floués », sur atlantico.fr,
  54. « Le programme économique d'Emmanuel Macron manque totalement d'ambition, il relève de la résignation », sur atlantico.fr,
  55. « Emmanuel Macron ou le lourd héritage socialiste en matière de sécurité », sur atlantico.fr,
  56. « Lettre aux électeurs de droite, futurs déçus d’Emmanuel Macron », sur atlantico.fr,
  57. « Trop brutal, le programme Fillon ? », sur lesechos.fr,
  58. « Les Arvernes : « Pourquoi nous ne soutiendrons personne au second tour » », sur atlantico.fr,
  59. « Crise en Guyane : pourquoi il est grand temps de réfléchir au modèle d’intégration inventé pour les DOM », sur atlantico.fr,
  60. « Pourquoi nous ne sommes pas macroniens », sur causeur.fr,
  61. « Les Arvernes : « Pourquoi nous ne soutiendrons personne au second tour » », sur atlantico.fr,

Lien externe[modifier | modifier le code]